Conforme à l’édit du parlement de Paris de 1637, l’estampille – ou marque du fabricant obtenue par estampage – ne fut rendue vraiment obligatoire à partir de 1743.
J’estampillais donc mes sièges à l’aide d’un fer que je frappais d’un coup de masse sur une partie visible du siège. L’emplacement de cette marque revêt une importance capitale pour vérifier son authenticité :
- les sièges à dossier plat garnis étaient estampillé au dos, sur la traverse arrière de la ceinture ; lorsqu’ils étaient cannés, cette marque était apposée sur la traverse arrière du châssis ;
- les sièges en cabriolet étaient estampillés sur la partie arrière d’un des montants du dossier ;
- seuls les sièges peints ou en bois doré étaient marqués à l’intérieur de la ceinture.
Mon estampille était aussi une sorte de marque publicitaire puisqu’elle précisait le lieu de fabrication : « nogaret . a . lyon », d’autres après moi feront de même comme François Lapierre ou Nicolas Parmantier. Mon estampille comportait un trait particulier que n’ont généralement pas repris les contrefaçons : la forme de l’Y de Lyon dont la jambe se replie à l’horizontal.
Les fausses estampilles
Au cours des années les faussaires se sont évertués à créer de faux fers afin d’estampiller des sièges anonymes et ainsi tenter de leur assigner un créateur prestigieux.
Quelle est la valeur de l’estampille ?
- Ce n’est pas l’estampille qui fait la qualité d’un meuble et indirectement son prix sur le marché, car un siège peut être estampillé de Nogaret et cependant présenter des aspects disgracieux. C’est rare, mais cela arrive parfois. L’estampille ne valorise donc pas le meuble mais peut en confirmer l’authenticité.
- Il est essentiel de discerner les bonnes estampilles, car elles seules permettent la constitution d’un corpus fiable qui servira de référence pour l’attribution de meubles anonymes. Et c’est sur elles seules que l’on pourra justifier de l’authenticité des meubles atypiques. D’ailleurs c’est bien à partir d’elles que les « connaisseurs » ont pu fonder le jugement intuitif qui fait leur force.
- Une fausse estampille – ou estampille apocryphe – vise toujours à tromper soit pour faire passer le faux pour le vrai soit pour servir d’argument de vente lorsque l’objet est authentique et tenter de forcer la décision de l’acquéreur. Certains n’hésitent donc pas à les supprimer par souci d’honnêteté.